En marge de la vente de sa propre production, Ersa propose aussi, dès le lancement de « La Voix des Nôtres », des sélections de disques de musique produits par des firmes généralistes. Proposées régulièrement dans les pages du Populaire en 1931 et 1932 sous le nom de la « Sélection de La Voix des Nôtres » (le nom désigne aussi des sélections ponctuelles, comme pour le 1er mai, de disques Ersa), ces disques proposent des chansons, des airs et ouvertures d’opéras, ou des valses, sans signification politique explicite. Procédant d’une sélection, on peut toutefois les considérer comme des échantillons représentant la norme, telle que définie par Ersa et la SFIO, de la musique dont l’écoute est convenable pour les militantes et les militants socialistes. Ainsi, ces disques signifieraient, pour nous et son auditoire des années 1930, une partie du terrain esthétique, dans le domaine musical, que se donne la SFIO pour y faire exister les valeurs de sa doctrine.
Ne s’agissant pas d’enregistrements conçus à des fins de propagande et dont on ne peut que supposer l’usage politique, nous avons choisi de ne pas les répertorier dans PS.XX. Cependant, en 1932, certains d’entre eux ont été publicisés dans Le Populaire sous la forme de deux séries d’une dizaine de disques chacune, nommées « Chants humanitaires » et « Chansons gaillardes ». Ces disques ont été produits par les firmes généralistes Polydor, Pathé, Veg, et Perfectaphone. Pour mieux faire apparaître le geste politique que constitue leur sélection, ils sont rassemblés au sein de deux collections illustrant les sélections par lesquelles ils ont été publicisés.
(French)