[G.01] Ersa [1931-1932]

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[Cette collection présente une petite partie de la production et de l’activité d’Ersa. Pour une présentation complète, se reporter à la collection « [C.2.] Ersa » dans la collection « [C.] Socialisme ».]

La SFIO bénéficiant la première du concours d’une entreprise efficace dans la production de ce moyen d’attraction inédit que représente une propagande sonore modernisée, elle possède un avantage stratégique sur les autres organisations politiques des années 1930. Il est décidé dès les débuts publics d’Ersa, en janvier 1930, d’exploiter cet avantage et de faire de l’entreprise le point central d’une propagande socialiste en étoile, portée sur les plans de l’enseignement ou de la coopération, et présente dans les grands titres de presse nationale ou régionale. Dans cette perspective, un des développements possibles d’Ersa est engagé un peu plus tard, au printemps 1931. Il prend la forme d’une série de disques de discours adressés aux militants de la Confédération générale du travail (CGT), qui prend le nom de « La Voix du Travail ». Elle fait ici l’objet d’une sous-collection dédiée.

« La Voix du Travail » est présentée dans « Le Populaire » comme la sœur cadette de « La Voix des Nôtres », série inauguratrice du catalogue Ersa. Elle représente un effort du Parti socialiste de fédérer, comme ce sera fait à travers d’autres maisons de disques politiques au XXe siècle, une communauté militante unique à partir de communautés militantes éparses, associées à d’autres organisations. Un autre essai de captation militante est mené par Ersa sur le terrain du Parti radical en février 1932, au moment de la campagne des élections législatives. Celle-ci ne prend pas la forme d’une nouvelle série de disques, mais, cette fois, du recyclage de disques socialistes au sein de la série « La Voix de la République », que publicise le journal radicalisant « L’Œuvre » sous le nom de « La Discothèque de l’Œuvre » – là encore, Ersa s’associe à un journal pour promouvoir ses disques.

Ce dernier effort semble faire prélude à une expansion planifiée, mais non réalisée. En effet, deux sociétés, « La Discothèque laïque » et « La Discothèque républicaine », sont enregistrées au registre du commerce en mars 1932 à la suite d’Ersa, mais semblent n’avoir donné lieu à aucune production dédiée. Le décès de Jean-Lorris en novembre 1932, qui coïncide avec l’arrêt du renouvellement du disque socialiste jusqu’en 1934, n’est probablement pas étrangère à cette absence faisant signe, parmi d’autres, d’une sorte de mise en sommeil de l’entreprise.

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